« Diablo III, le buddy movie », par Robert A. Wing

« Diablo III, le buddy movie », par Robert A. Wing

Dans un monde ravagé par des morts qui marchent, des légions de démons sortis tout droit des entrailles des Enfers, des hommes-serpents se faisant passer pour des gardes royaux, mais aussi, et surtout, par la poterie… le seul espoir de Sanctuaire réside dans le courage de deux héroïques mortels : un redoutable chasseur de démons ayant fait le serment de venger la mort des siens et une sorcière, traumatisée par la céramique dans son enfance.

Fort heureusement, ils ont la loi pour eux (après tout, ce sont des Nephalem).

L’édition de l’Artiste en lumière de cette semaine vous propose un dialogue digne des meilleurs scénarios de buddy movies. Lisez « Diablo III, le buddy movie », un court dialogue hilarant (qui, je l’espère, n’est que le premier d’une longue série), rédigé par Robert A. Wing.

Diablo III, le buddy movie


« Bon, alors, si j’ai bien compris, vous avez à vous deux éliminé des milliers de gardes royaux…

— Des hommes-serpents déguisés en gardes, s’empressa de rectifier le chasseur de démon, en désignant le rapport du doigt. Des milliers d’hommes-serpents déguisés en gardes…

— D’accord, si vous le dites… des hommes-serpents. Mais à en croire votre partenaire, au moment des faits, vous ne saviez pas qu’il s’agissait d’hommes-serpents.

— C’est-à-dire que… ils refusaient de nous laisser passer ? rétorqua le chasseur de démons, d’un ton plus interrogateur qu’affirmatif.

— Et à aucun moment, il ne vous est venu à l’esprit qu’il serait plus judicieux d’avertir vos supérieurs ou peut-être, de passer par les voies diplomatiques ? Bien sûr que non ! Vous avez opté directement pour l’épuration ethnique ! répondit le capitaine bien en chair, en fronçant les sourcils. Et je ne vous parle même pas de l’aide que vous avez apportée à un Horadrim renégat, de votre échec cuisant lors de l’enlèvement de la nièce de Deckard Cain et, cerise sur le gâteau, de la destruction systématique de tous les vases et pots que vous avez pu trouver entre Alcarnus et Caldeum.

— Pour la poterie, ce n’était pas mon idée, hein. Si vous voulez mon avis, c’était une perte de temps. Mais quand elle voit rouge… Les vases n’ont qu’à bien se tenir, si vous voyez ce que je veux dire.

— Les citoyens de Caldeum étaient tellement reconnaissants de notre intervention qu’ils nous ont laissé de l’or et quelques babioles soigneusement dissimulés, comme s’ils souhaitaient que personne d’autre ne les trouve, ajouta la sorcière élancée en jetant un regard méfiant au chasseur de démons. Il aurait été très impoli de refuser leur aide !

Leur supérieur les dévisagea en clignant des yeux, incrédule.

— Même si je croyais à votre histoire, et soyons honnêtes, c’est loin d’être le cas, cette situation est tout bonnement ridicule, vous êtes deux irresponsables ! Si je ne vous relève pas de vos fonctions, c’est uniquement parce que vous avez réussi à éliminer Bélial. Mais compte tenu de votre comportement irréfléchi et des quatre cents millions de pièces d’or de dégâts que vous avez causés, je me vois dans l’obligation de vous retirer l’enquête. Je vous interdis formellement de vous rendre au mont Arreat à la recherche d’Asmodan. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

— Mais on est à deux doigts d’élucider l’affaire, capitaine ! Il nous faut juste un peu plus de temps ! s’insurgea le chasseur de démons en plaquant bruyamment ses deux mains sur le bureau.

— Hors de question ! Vous avez fait bien assez de dégâts comme ça, répondit le capitaine en se levant. Je vous colle aux rapports jusqu’à ce que vous compreniez que le génocide n’est pas une solution viable pour résoudre un conflit. Sortez d’ici, je vous ai assez vus ! Et, Tyraël m’en garde, si jamais il vous prend l’envie de désobéir, c’est la suspension sans solde ! Compris ?

— Oui, capitaine », répondirent les deux comparses à l’unisson avant de quitter le bureau spartiate d’un air abattu.

— Bon alors, direction Arreat ? demanda le chasseur de démons une fois hors de portée de leurs collègues indiscrets.

— La caravane est déjà réservée. On part à l’aube, répondit la sorcière avec désinvolture, tout en faisant apparaître une paire de lunettes de soleil. Il y a de nombreuses poteries à Arreat, c’est absolument intolérable ! »

Cliquez ici pour lire l’histoire sur deviantART (en anglais).

La prose de Robert A. Wing vous plaît et vous en voulez encore ? Comme je vous comprends ! Vous trouverez d’autres textes de Robert sur deviantART et BlizzPro (sur lequel il intervient en tant qu’auteur collaborateur). Si vous recherchez des textes plus succincts (de 140 caractères, par exemple), pensez à suivre @RobertAWing sur Twitter.

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